EVALUER LE PRIX D'UN SALON DE COIFFURE

APPROCHE PAR L'EXCEDENT D'EXPLOITATION

20/10/2018

  • Pour estimer avec précision  la valeur d'un fonds de commerce, la première chose a analyser, c'est  la rentabilité financière de l'entreprise et son potentiel en termes de performance économique. Ainsi, on part du résultat d'exploitation de votre bilan comptable, qui mesure la capacité pour une entreprise à dégager des ressources nettes.
  • Cependant, il est nécessaires d'exclure de ce résultat tous les éléments comptables intimement liés à la personnalité du dirigeant.  Le résultat sur lequel il faut se baser ne correspond pas  au résultat d'exploitation mentionné au bilan, ni même à l'EBE (Excédent brut d'exploitation) 
  • Des charges qui vous sont personnellement liées, et qui prendront une tout autre dimension à l'arrivée d'un nouvel exploitant, car celui-ci gérera forcément l'affaire d'une manière différente de la vôtre, que ce soit au niveau du concept ou du mode d'exploitation (ex. : votre salaire, celui de votre conjoint et les charges sociales afférentes) ; 
  • Des économies qu'il estime réalisables par le nouvel exploitant. Il s'agit d'importantes dépenses qui ne sont pas vitales à l'exploitation et qui sont susceptibles de disparaître à votre départ (cotisations de retraite complémentaires au profit de l'exploitant quand elle est facultative…). Mais il s'agit également de charges exceptionnelles (ex. : frais d'un procès aux prud'hommes), des salaires de confort (salaire versé au conjoint qui, en réalité, ne travaille pas dans l'établissement, 

On multiplie enfin L'EBE moyen ( env. 3 années) corrigé obtenu par un coefficient moyen. Celui ci dépend de l' équilibre entre l' offre et de la demande de fonds coiffure. On peut estimer qu'il varie actuellement entre 2 et 3,3 selon les situations. Faites vous aider par votre cabinet comptable ou un professionnel spécialisé !

APPROCHE PAR LE CHIFFRE D'AFFAIRE

  • Il est d’usage dans la coiffure d’exprimer le prix en pourcentage du chiffre d’affaires annuel TTC. Mais Il y a des affaires qui ont un bon chiffre d'affaires mais qui sont peu rentables. Inversement, il y a des entreprises avec de petits chiffres d'affaires mais de belles performances. Et ce n'est pas parce que l'un de ces deux éléments pèche que le fonds de commerce n'a pas de valeur. Bien entendu, l'idéal, ce sont des fonds avec un bon chiffre d'affaires et une belle rentabilité économique.
  •   Il faut donc pondérer le Chiffres d' affaires , ou l' EBE obtenu,  avec plusieurs éléments:
  1.  L'emplacement (est-il propice au développement commercial, y a-t-il beaucoup de passage ?…) ; 
  2. La surface (plus elle est petite, plus cela est susceptible de minimiser la valeur de l'affaire) ; 
  3. Les mètres linéaires de façade (plus la façade est visible et susceptible d'attirer le chaland, plus l'établissement prend de la valeur. Ainsi une façade en angle est plus avantageuse qu'une façade à plat, une façade de 12 mètres à plat est plus avantageuse qu'une façade de 4 mètres à plat) ; 
  4. L'état des lieux (essentiellement l'état du matériel et du mobilier ; plus il est en bon état, mieux c'est pour la valeur de l'affaire) ; 
  5. La situation locative, c'est-à-dire l'analyse du bail (sa date d'échéance, le montant du loyer, les dépenses à la charge du locataire des murs, les activités autorisées…), et du règlement de copropriété ; 
  6. L'état des installations liées à l'hygiène et à la sécurité (une affaire qui n'est pas aux normes perd de valeur).
  7. Enfin, l'analyse comparative du marché est importante. Cette dernière étape a pour objectif de vérifier que les premières estimations sont cohérentes par rapport au prix du marché. Il faut affiner son estimation du prix de cession en vérifiant qu'elle colle aux prix pratiqués dans des affaires comparables du même secteur géographique, et pour lesquelles il a déjà été réalisé des transactions.


L' USAGE PRATIQUE

  • Les prix les plus couramment pratiqués vont de 35 à 80 % du chiffre d’affaires généré par l'auto-école. Il ne s’agit là que d’une moyenne. Ils peuvent parfois monter jusqu ' 100% et plus en raison des élements pondérateurs cités précedemment.
  • Les gérants qui se permettre d’exiger davantage que les ratios les plus courants ont en général une bonne raison de le faire : un emplacement numéro un, une renommée spécifique, un tout petit loyer et/ou à échéance lointaine... Inversement, si votre affaire nécessite des réparations importantes, il faudra consentir un effort. Même chose si le loyer est particulièrement élevé, car c’est un boulet que l’acheteur traînera tout au long de l’exploitation du fonds.
  • Pour ceux qui sont propriétaires des murs aussi, ce qui est plus fréquent en province, vendre les deux en un seul lot n’est pas forcément un bon calcul : d’abord, ça réduit mécaniquement le nombre d’acheteurs potentiels. De plus, il devient alors presque indispensable de consentir une remise sur l’ensemble. Pourquoi ne pas scinder les deux ? Des investisseurs peuvent se montrer intéressés par l’achat des murs.
  • L’affaire que tout le monde recherche ? Un local avec un très bon emplacement, d’une surface de 50 m2 à 60 m2, et dont le prix s’échelonne de 60 000 euros à 100 000 euros ! Les cabinets immobiliers, pour leur part, se chargent de trouver ces locaux ou d’orienter les acquéreurs vers des profils un peu différents mais viables, y compris de petits locaux. L’emplacement, la rentabilité, l’état d’un local font qu’une AE vendue à 40% de son chiffre d’affaires peut se révéler une mauvaise affaire, tandis qu’un autre, vendu à 90% de son chiffre d’affaires, représentera une opportunité intéressante.
  • Généralement, les clients des cabinets immobiliers laissent passer un délai de 2 à 4 mois entre leur projet d’acquisition et la signature du contrat. Tant que les banques ne créeront pas de crise en bloquant les crédits, les dossiers viables continueront de ”passer” !